Une couverture d'assurance maladie peu claire est une réalité décourageante pour des milliers d'étudiants internationaux chaque année.
SCAGO
Chaque année, des milliers d'étudiants internationaux arrivent au Canada, apportant avec eux des rêves d'une éducation prometteuse et d'un avenir meilleur. Cependant, pour beaucoup, en particulier ceux atteints de maladies chroniques comme la drépanocytose et la thalassémie en Ontario, ce rêve est rapidement assombri par la réalité intimidante d'une couverture d'assurance santé peu claire.
Les étudiants internationaux apportent diversité, innovation et revenus aux universités canadiennes, mais beaucoup se retrouvent dans des situations de santé précaires, non couvertes par des politiques d'assurance-santé floues. Cet hiver, alors que les campus reprennent vie, la réalité selon laquelle certains étudiants ne sont qu'à un diagnostic de la ruine financière est prédominante.
L'Ontario Hemoglobinopathy Patient Association (OHPA), avec ses membres, le Groupe de Sensibilisation à l’Anémie Falciforme de l’Ontario (GSAFO) et la Fondation canadienne de la thalassémie (FCT), a récemment souligné cette question critique dans une lettre adressée à l’Ombudsman des assurances des personnes (OAP), au Régime d’assurance maladie universitaire (RAMU), au Centre de demande d’admission aux universités de l’Ontario (OUAC), à l’Association canadienne des compagnies d’assurances de personnes (ACCAP), ainsi qu’au Council of Ontario Universities (COU), soulignant le besoin urgent de transparence et d'équité dans l'assurance santé pour les étudiants internationaux, en particulier ceux atteints de maladies chroniques comme la drépanocytose et la thalassémie. Nos lettres ont souligné que beaucoup de ces étudiants pensaient que l'assurance fournie via leurs demandes d'admission serait suffisante. Cependant, à leur arrivée en Ontario et lorsqu'ils font face à une crise de santé à l'hôpital, ils découvrent qu'ils ont besoin d'une assurance supplémentaire pour soutenir leur bien-être pendant leurs études au Canada.
L'assurance santé actuellement fournie à ces étudiants est un labyrinthe d'exclusions, souvent inconnues d'eux jusqu'à ce qu'ils soient confrontés à une urgence médicale. Par exemple, beaucoup ignorent que leur couverture ne s'étend pas aux conditions préexistantes ou qu'elle expire pendant les pauses académiques prolongées, les laissant vulnérables. Ce manque de clarté et de soutien a un coût élevé, non seulement financièrement mais aussi émotionnellement et académiquement, car les étudiants luttent avec le stress de gérer des dettes médicales imprévues.
Souvent, les étudiants ne peuvent pas payer les factures médicales élevées, et les hôpitaux canadiens se retrouvent avec des factures impayées. Cette expérience et ce fardeau financier affectent non seulement la santé mentale et physique des étudiants mais exacerbent également leurs conditions médicales, créant un cycle préjudiciable de stress et de maladie
De plus, l'étudiant atteint de maladie chronique nécessitant une attention médicale peut ne pas vouloir retourner à l'hôpital en raison de contraintes financières, même dans des situations de santé graves nécessitant des soins urgents et/ou une hospitalisation.
Le plaidoyer de l'OHPA est un appel à la clarté et à l'action. Il demande une communication simple et directe sur ce que couvre l'assurance santé et ce qu'elle ne couvre pas. Il exige des conseils pour l'achat d'une couverture adéquate et insiste sur des termes explicites concernant les obligations de l'assureur. Ce ne sont pas des demandes déraisonnables pour des droits de base qui devraient être accordés à chaque étudiant qui choisit d'étudier en Ontario.
Cependant, la réponse de la RAMU et des autres organismes identifiés ci-dessus a été un renvoi de responsabilité d'une organisation à l'autre, aucun de ces organismes n’en revendiquant la responsabilité ni n'ayant l'intention d'aider à résoudre le problème ! Ceci est encore une autre réflexion d'un labyrinthe bureaucratique qui privilégie le profit sur les personnes.
Il est important pour tous les étudiants, en particulier les étudiants internationaux, de comprendre leurs obligations financières avant leur arrivée dans le pays. Une fois les étudiants déjà au Canada, ils peuvent découvrir que leur assurance est insuffisante pour couvrir les coûts de soins de santé. Cette prise de conscience avant l'arrivée est cruciale, car elle permet aux étudiants d'évaluer s'ils peuvent se permettre les dépenses potentielles de santé et s'ils doivent poursuivre ou non leur éducation au Canada.
Ainsi, nous recommandons un effort concerté pour réviser la manière dont l'assurance santé des étudiants internationaux est gérée, afin de garantir qu'elle soit transparente et informative.
En tant que membres des communautés académique et de santé, et en tant que citoyens en général, nous devons tenir ces institutions responsables. Nous devons plaider pour des politiques qui n'exploitent aucun membre de la communauté, qu'il s'agisse de citoyens ou de visiteurs. Il est temps pour la RAMU, l'OUAC et les autres parties prenantes de prendre des mesures et de faire les changements nécessaires.
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